Christine Spadaccini - Le Voyage en Argentique

Impossible de savoir comment tourner un billet à propos de ce récit de Christine Spadaccini. J'aurais trop peur de la paraphraser, de dire moins bien qu'elle ce que signifie l'effacement progressif d'une grand mère qui se noie peu à peu dans la maladie d'Alzheimer.
Alors je ne vois qu'une solution : reprendre le message que je lui ai envoyé, il y a plus d'une semaine, pour lui dire ce que je pensais de ce Voyage en Argentique...

"J'avoue que tu m'a fait venir la larme à l'oeil plus d'une fois ; et le sourire d'admiration aussi.

Dans tes pages, évidemment, il y a encore ta façon si particulière de construire des chaînes de mots, de retourner des expressions, de pousser la langue française dans ses derniers retranchements (tous ces jeux de langage qui permettent de dire : "Tiens, ça, c'est du Spadaccini !") ; il y a aussi ton pouvoir pour faire naître des images (mais je ne parle pas de tes mises en scènes de photographies photographiées, bien qu'elles soient toutes de jolies trouvailles ; je parle des images qui naissent de tes mots : on y est vraiment dans ces scènes d'enfance, devant ce lapin saigné et déshabillé, devant cette soupe aux cheveux d'ange, devant ce ravin au fond duquel passe le Cévenol) ; mais il y a aussi toutes ces vérités sur le lien, sur le don, sur le partage, sur l'accompagnement, sur la vie, sur la mort, sur la séparation ; toutes ces vérités qui sont dites avec tant de clarté, tant de beauté, tant de simplicité, tant de franchise ; ces vérités qui font un tel écho en moi. 

Dans Existe en ciel se dégageait surtout le sentiment que les ombres qui pèsent sur nous sont nombreuses, que la vie est tout sauf tendre. Ici, bien sûr, il y a la souffrance, l'incompréhension face à la maladie, mais je trouve que ton texte donne surtout une belle illustration de ce qu'est l'amour. Celui que l'on reçoit quand on est enfant, celui que l'on donne à ceux qui partent lorsqu'on est adulte. Et au final, ce Voyage en Argentique donne envie de voir la beauté dans tout minuscule instant de vie. En cela, il est hautement positif. 

Enfin, je trouve que le contre-point de lumière et d'espoir qui est donné par Mamz'L, petite fille pleine de franchise, augmente encore la beauté de ton texte. C'est aussi une belle idée.

Alors, pour ce livre, pour sa prose élégante, pour ses images tendres, pour ses idées généreuses, je te dis bravo... et merci."

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Pour voir quelques unes des images de ce "roman photographique", c'est ici.

Comments

[myriam]

un peu. A travers les touches du clavier ...

[myriam]

et lectrice émue