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Sébastien Fritsch, Ecrivain
25 janvier 2011

John Fante - Demande à la poussiere

Véritable coup de coeur pour ce roman qui prend au tripes. John Fante dépeint un tableau criant de vérité en racontant les aventures d'un apprenti écrivain, Arturo Bandini, ses questionnements, ses ambitions, ses sautes d'humeur, ses déprimes, ses amours, ses haines, sa violence, sa tendresse, sa volonté, son apathie... Fante_Demande___la_poussi_reBon, bien sûr, si c'est criant de vérité, c'est peut-être parce que ce récit est en grande partie autobiographique. Mais c'est une chose de vivre des moments durs (et de s'en créer soi-même), et c'en est une autre d'en rendre compte, de décrire les allées et venues d'un esprit torturé, de donner à vivre ces subits changements d'humeur qui font que tout est possible à un instant donné et que le moindre geste est un défi à la seconde suivante.
Et puis il y a l'ambiance de L.A. dans les années trente, la vision de sa pauvreté (financière, physique ou morale) et des expédients dont chacun use pour sortir de son trou. Et il y a les personnages secondaires, aux traits si finement rendus, et qui renvoient à Arturo toute l'absurdité de certains de ses comportements.. ou la confirmation de son génie, c'est selon.
Et il y a surtout les jeux de séduction dans lesquels Arturo se prend les pieds, où attirance et agressivité jouent à qui perd gagne... à moins que tout le monde perde, en fait.
Et puis il y a Camilla, méfiante et généreuse, offerte et inaccessible, fragile et dominatrice ; un personnage splendide, dense, riche, complexe, tragique. 
Demande à la poussière bouillonne de tous ces traits de génie, et utilise une langue vive et belle qui ne connait aucune faiblesse, aucun écart inutile et ne laisse pas une seconde de répit. Un vrai coup de coeur. L'ai-je déjà dit ? Mieux vaut deux fois qu'une. 

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Commentaires
S
@ Antigone : tu ne m'étonnes pas. Un roman si riche, si fort, qui parle aussi bien du travail de l'écrivain que de ses angoisses, de ses amours... Je pense que nous avons été sensibles l'un comme l'autre aux mêmes échos dans ce livre.
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S
@ Kiki : le quake t'a tellement secouée que tu ne savais plus qui tu étais : Kiki ou Bandini ? Cela explique le passage au masculin. Tout se tient, finalement.
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A
J'avais beaucoup aimé ce roman aussi. ;o)
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K
" m'a jetée"........oooops!
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K
Quand le Northridge quake m'a jeté de mon plumard angeleño à 4 du, y'a de cela quelques années déjà (17! Aïe...), j'ai pensé illico à Bandini au milieu de ce chaos magnifique raconté par Fante... J'adore ce livre!<br /> (Et merci de "jeter" mon Voyage dans l'e-poussière, peut-être qu'ainsi Camilla et d'autres lecteurs le trouveront, un jour...)
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