Thierry Romanens

Thierry Romanens est un artiste qu'il faut voir. Je n'ai pas dit qu'il faut le voir pour le croire (quand il démontre, preuves à l'appui, que "le bonheur est un salaud", on le croit sans peine) mais il faut le voir pour le plaisir.
En l'écoutant, le plaisir est déjà au rendez-vous : au milieu de millions de chansonniers qui pensent avoir leur mot à dire, Thierry Romanens présente l’avantage certain de bien dire les siens et – surtout – de bien les choisir.
Bien dire, c’est savoir dire drôlement, tendrement, élégamment, et autant avec le cœur qu’avec la voix. Bien les choisir, c’est savoir les attraper dans le vent de la vie qui passe. C’est sortir son filet à papillons quand d’autres raclent les fond vaseux du bout d’une épuisette poussive ou tentent d’emprisonner des courants d’air inodores dans des clapiers sinistrement conventionnels. Bien choisir et bien dire c’est offrir à ceux qui écoutent une occasion de rire ou de frémir, de pouffer ou de penser et de se rendre compte, en faisant tout ça, qu’ils sont vivants.
Et c'est là que l'on en revient à mon idée de départ : il faut le voir. Car, alors, on se sent vivre encore plus fort : sur scène, quand il décolle, sautille, rebondit sur ses mélodies, en étreignant avec amour ses cordes frétillantes, on monte sans hésiter dans sa fusée propulsée au gaz hilarant. Et quand il rétrograde, passe en vitesse de croisière (cette croisière qu'on appelle la vie),  les battements de nos coeurs ralentissent à l'unission pour écouter ses questions (qui sont les notres) ou ses mises en garde (qui sont les notres). Mais finalement, après s'être interrogé sur le suicide ("Perles Rouges") ou avoir expliqué à ses filles qu'il faut se méfier de certains messieurs vicieux ("Ein, zwei, polizei...") il revient à la joie de vivre en nous suggérant de "farlazicoter" (avec ou sans "retirette", ça, l'histoire ne le dit pas).
Pour achever de vous convaincre, allez le découvrir sur sa planète ... avant d'aller le voir sur scène.
Vous pouvez aussi jeter un oeil sur la vidéo de la chanson "Le Bonheur est un Salaud".

Photo extraite du site officiel. Mais qui l'a prise ?
L'histoire ne le dit pas non plus.
Un oubli du Wabmestre ? Je n'y crois pas.