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Sébastien Fritsch, Ecrivain
4 septembre 2008

Face à Face

En allant au Salon du Livre de Châtelguyon, le 24 août dernier, je savais que, comme toujours dans de tels lieux, j'allais y faire des rencontres : certaines étaient programmées, d'autres furent impromptues, mais néanmoins agréables. L'une d'elles fut troublante.
La première rencontre prévue était avec Laurence Salomé, ma "collègue" des Editions Créer, qui présentait dans ce même salon ses deux ouvrages, rassemblant aquarelles et textes de sa main. Nous nous sommes retrouvés au même moment devant l'entrée, ou nous avons dû tous deux décliner notre nom afin de pouvoir être autorisés à rejoindre notre place respective parmi les 250 stands alignés en de longues rangées parallèles. Nous nous sommes revus à plusieurs reprises au cours de la journée : l'afflux considérable de visiteurs nous autorisait quand même quelques petites escapades hors de nos bastions livresques.
La deuxième rencontre organisée était avec Kiki, que je ne présente plus. Elle a enfin pu me dédicacer Existe-en-Ciel ! Elle m'a, par ailleurs, offert un exemplaire du roman dont elle est la traductrice : Le Passant Chagrin. Puis elle m'a tenu compagnie pendant une petite heure, égayant de ses paroles (mais non, Kiki, tu n'es pas trop bavarde !) mon attente d'un nouvel afflux considérable de visiteurs... J'avoue que j'aime bien ces petits échanges de vues entre auteurs, ces partages de nos expériences, passions, difficultés, projets... Et j'aime encore plus discuter ainsi avec des gens sympas (tu vois Kiki, si tu avais été trop bavarde, je n'aurais pas écrit "sympa" !)
Nous avons ensuite déjeuné ensemble, avec, entre autres, Kiki, Laurence et... Pascal Tarraire. Je reparlerai de ce monsieur un peu plus tard. C'est lui qui m'a conduit vers un face à face troublant.
Parmi les rencontres non programmées, il y a d'abord eu celle de Céline Guillaume, auteur que j'avais déjà croisée au dernier Salon du Livre de Paris, lorsque j'étais allé rendre visite à Elisabeth Robert, sur le stand des Editions Pietra Liuzzo (à cette occasion, j'avais d'ailleurs pu également saluer Mandor). Et donc, à Châtelguyon, Céline et moi étions voisins de stand ! Le monde est petit, tout de même ! Nous avons donc pu discuter un petit peu, mais pas trop, du fait de l'afflux considérable de visiteurs.
J'ai ensuite eu la visite d'une amie clermontoise de Bladelor. Elle était venue se procurer le second livre de Laurence Salomé, "Voyage Rêvé d'un Volcan". Le premier, "Le Puy de Dôme, et puis...", lui avait été offert par Bladelor, justement, qui l'avait découvert dans un billet de mon blog. Aiguillée vers mon stand par Laurence Salomé, cette amie clermontoise est donc repartie, en plus, avec le Sixième Crime sous le bras. Sympathique échange de bons procédés. Et comme, en plus, cette personne était accompagnée d'un monsieur, j'avais donc, en une seule fois, deux visiteurs devant mon stand ! Si ça, c'est pas un afflux considérable !
Un peu plus tard dans l'après-midi, Pascal Tarraire est passé me voir. Il m'a laissé deux livres, pour que je les feuillette. Le premier s'intitule "Corps Partagés". Paru en 2003, il présente des photos qui, comme le titre l'indique... enfin, bon, regardez les photos pour comprendre. Elles sont visibles sur le site "Corps Partagés". Cela permet d'avoir une première idée du travail de Pascal Tarraire, mais, comme les images sont toutes petites petites, le mieux est de se procurer le bouquin.
Le second livre de Pascal va sortir le mois prochain. Dénommé "Âmes Soeurs", il associe, cette fois-ci, des prises de vues de Pascal avec celles de l'un de ses confrères, Christophe Gourin. Les deux photographes ont mis en scène, pendant des années, deux soeurs, Estelle et Sylvia. Le livre est composé en mettant en miroir, l'une à la suite de l'autre, des photos, de l'un puis de l'autre photographe, de l'une puis de l'autre soeur, dans des situations (mises en scène, j'insiste) similaires. Pourtant, chacune des deux jeunes femmes a sa propre beauté, sa propre personnalité, sa propre histoire. Et chacun des photographes a, de même, sa propre histoire, sa propre personnalité et sa vision toute personnelle de la beauté.
Quand Pascal Tarraire est revenu sur mon stand, après m'avoir laissé un moment en compagnie de ses deux livres, je lui ai tout de suite dit que j'avais beaucoup aimé ses photos (j'avais eu le temps de les regarder et admirer plusieurs fois, malgré l'afflux considérable de visiteurs). Et je lui ai aussitôt résumé mon troisième roman. Il sortira au printemps 2009 mais je l'ai achevé cet été (et j'en avais même, ce jour-là, une copie dans mon sac : je devais passer la déposer, en rentrant sur Lyon le soir, chez une amie-correctrice).
Dans les grandes lignes, je peux dire que mon roman évoque l'existence d'un photographe, fasciné par la beauté féminine (comme beaucoup, mais surtout comme Pascal Tarraire), et préférant (comme Pascal Tarraire) la mettre en scène, dans un décor qui répond à cette beauté, par des formes ou des éclairages ou une disposition d'objets (portes, rideau de douche, arbres, étoffes...) particuliers.
Il y a cependant trois différences entre Pascal et "mon" photographe, prénommé Jonas : les photos du premier peuvent être joyeuses, nostalgiques, amusantes, tristes, tendres... celles de mon personnage sont toujours sinistres : la beauté, il la choisit resplendissante et il la place dans des décors lugubres, des bâtiments à l'abandon, des chantiers de démolition, des gares de triage sous la pluie, la nuit.
L'autre différence, et qui n'est pas négligeable, c'est que Pascal Tarraire m'a semblé avenant, ouvert, d'une nature plutôt joyeuse. Ces trois adjectifs sont, pour Jonas, des mots étrangers.
La troisième différence est que, dans le second ouvrage de Pascal Tarraire, il n'y a que deux femmes, Estelle et Sylvia, et pourtant des multitudes d'ambiances et de lieux différents. Dans la vie de Jonas, "mon" photographe misanthrope, il y a des dizaines de femmes, qui se succèdent, au fil des ans, mais toutes sont invariablement placées dans les mêmes paysages de fin du monde. Ainsi, au bout du compte, il semble qu'il prend toujours, à peu de choses près, les mêmes photos.
Quand le roman débute, la fille que Jonas "manipule" de la sorte s'appelle Emmanuelle. Elle est grande, ses cheveux sont noirs et frisés, ses yeux sont bleus. Elle arbore continuellement une mine désespérément triste. Cela convient parfaitement aux images noir et blanc que compose Jonas, lorsqu'il place Emmanuelle au milieu de décors urbains tout aussi déprimants.
En ouvrant "Âmes Soeurs" je me suis trouvé face à face avec elle.

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Commentaires
S
@ Céline, eh oui, qui sait : quand la saison des salons reprendra nos routes littéraires se croiseront peut-être de nouveau. Que la tienne soit semée de réussites !
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C
Merci pour le petit clin d'oeil de Châtel-Guyon.<br /> C'est maintenant que je découvre ce message.<br /> J'espère à bientôt pour davantage discuter.<br /> Bien elfiquement.<br /> Céline
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S
@ Lucile : et encore, tu ne sais pas tout ! Tu risquerais d'être encore plus étonnée ;0)
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L
Tu m'étonnes! ;-)
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S
@ Lucile, eh oui, la date de sortie est bien fixée au printemps 2009. Je continue encore sur le rythme d'un roman par an : un tous les six mois, j'aurais du mal!<br /> Mais tu verras, ils passeront vite ces six mois. Pour moi, en tout cas, ce sera sûrement le cas !
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