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Sébastien Fritsch, Ecrivain
19 janvier 2010

Patrick Modiano - Du plus loin de l'oubli

Oui, bien sûr, rien ne ressemble plus à un roman de Modiano qu'un autre roman de Modiano. Paris, les années soixante, une femme étrange, fascinante, des personnages multiples qui passent, jouent leur rôle (important ou secondaire) 

modiano_du_plus_loin_de_l_oubliet disparaissent. Et puis un narrateur, nostalgique, bien sûr, terne et lymphatique, également, et romancier velléitaire. Et, comme souvent, il semble n'être là qu'en tant qu'observateur, comme si, au moment où il avait vécu les évènements qu'il raconte, il savait déjà qu'il ne serait que narrateur, et surtout pas acteur. Alors il se laisse porter là où le vent le mène, en fonction des rencontres, des coups de pouce que lui donnent certains personnages et, surtout, en fonction de ce que décide pour lui la femme fascinante qui reste le centre du roman. 

Tous ces ingrédients sont donc classiques, mais Modiano ajoute quelques épices particulières : une virée à Londres, des personnages un peu moins "clean" que dans "De si braves garçons" ou "Dans le café de la jeunesse perdue" et quelques moments de tension plus forts, plus inquiétants que dans ceux de ses autres romans que j'ai pu lire.
Mais, quelles que soient les habitudes ou les nouveautés que l'on retrouve dans ce roman, il y a surtout un élément qui en fait tout le charme  et que l'on retrouve évidemment à chaque fois  :le style Modiano.
Suave comme les souvenirs, même s'il devient parfois plus nerveux, parce qu'il évoque une fuite, une inquiétude, un malaise, il reste toujours limpide, fluide, évident.
Alors, oui, bien sûr, rien ne ressemble plus à un livre de Modiano qu'un livre de Modiano, mais c'est pour cela que je les aime. 

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