Arto Paasilinna - La Douce Empoisonneuse
En repèrant le nom de Paasilina, sur l'étagère d'une personne à qui je vole qui me prête fréquemment quelques ouvrages, je me suis retrouvé devant un choix cornélien : "Le Lièvre de Vatanen" ou "La Douce Empoissonneuse. Comme tout le monde parle du premier, j'ai choisi le second. Et je ne regrette qu'une chose : de ne pas avoir piquéemprunté les deux. Ce sera pour la prochaine fois (mais pas tout de suite, parce que j'en ai chourravé emprunté pas mal d'autres).
Mais pourquoi cette longue et creuse introduction, me direz-vous ? En fait, c'est surtout pour remplir cette chronique. Après avoir fini cette lecture, je ne sais effectivement pas trop quoi dire de ce roman.
Pourtant, il a pas mal de qualités : il est très agréable à lire, parfois prenant (même s'il n'y a pas vraiment de suspens, puisque l'on sait assez rapidement comment ça va finir), souvent amusant.
Pour remplir, je pourrais aussi essayer de résumer l'histoire : aux prises avec trois voyous (dont l'un est son neveu, qu'elle a élevé, soit dit en passant), une septuagénaire, veuve d'un colonel de l'armée finlandaise, prend la décision de ne plus se laisser faire : la prochaine fois qu'ils viendront la harceler, lui extorquer sa maigre pension ou menacer sa pauvre existence, elle se suicidera pour fuir ce calvaire. Comme méthode de mise à mort, elle choisit l'empoisonnement. Elle se lance donc dans la préparation de mélanges subtils (et efficaces : des tests sur pigeons le démontrent). Mais les choses ne se passeront pas exactement comme elle l'avait prévu.
Les personnages sont très nombreux, très détaillés, très bien dépeints, l'intrigue est plaisante, l'humour est sans cesse présent, à la fois dans les situations loufoques et dans les pointes d'ironie qui émaillent le texte (jusqu'à la toute dernière phrase, la plus amusante de tout le livre, peut-être). En plus, au long des péripéties qui opposent la petite vieille et les trois gredins, on découvre la Finlande sous toutes ses coutures : on passe d'Helsinki à la cambrousse, on se promène en mer (dans un ferry vers la Suède ou dans des bateaux plus petits vers... non, je ne peux pas le dire), on suit la nostalgie de la veuve qui nous ramène au temps de la seconde guerre mondiale et même au-delà, et on visite les recoins miteux dans lesquels végètent les petits malfrats qui ont juré d'avoir sa peau.
Je recommenderais donc ce roman, même si je pense que je n'en garderai pas un souvenir impérissable. Comment puis-je dire cela ? Pour la simple raison que, en le lisant, je me suis souvenu que j'avais lu, l'année dernière, "Prisonniers du Paradis", du même auteur. Or, je serais bien incapable d'en fournir le moindre détail (à part le "déboisage titanesque"). Déjà que j'avais oublié qu'il avait fait partie de mes lectures 2007. Je vais donc de ce pas l'ajouter à ma liste de lectures (avec 2 étoiles comme pour l'Empoisonneuse), mais je n'argumenterai pas cette note. Arto Paasilina est un bon écrivain, mais... mais quoi, au juste ? Là aussi, je ne sais pas quoi dire.