Fin mars, début avril
Vous m'aviez donné rendez-vous,
sans me préciser l'heure,
ni même le lieu.
Vous m'aviez juste dit : "Nous nous reverrons fin mars, début avril".
Alors, dès le premier jour du printemps,
Je commençai à vous attendre.
Je vous cherchai partout : dans la foule, d'où votre regard pouvait sortir à tout instant ;
dans les rues désertes derrière l'angle desquelles vous pouviez apparaître d'une seconde à l'autre ;
dans les lieux sombres ou au milieu du jour ; dans les décors les plus joyeux et les recoins les plus abandonnés.
Mais je ne vous trouvai pas.
Alors je redoublai d'attention : j'épiais chaque silhouette qui évoquait la vôtre,
je tournais mon regard dès qu'une voix sonnait avec un éclat qui aurait pu vous appartenir,
je frémissais à votre parfum, cherchais sa source, jusqu'au moment où je devais admettre qu'il émanait d'un corps qui n'était pas celui que j'attendais.