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Sébastien Fritsch, Ecrivain
8 février 2008

Les pianistes ont le bras long

Non, rassurez-vous, on ne vient pas d'inventer le clavier à 376 touches. C'est simplement qu'Ondine, qui officie de l'autre côté de la Grande Mare en tant qu'auteur de nouvelles (en attendant le roman) et pianiste, a réussi à me "taguer" - angliscisme douteux, voire choquant, auquel on préférera la traduction française : "étiqueter". Ondine, blogueuse québécoise m'a donc étiqueté. Non, en fait, on va continuer avec "tagué".
Le principe est simple : chaque blogueur tagué doit appliquer le règlement suivant : écrire le lien de la personne qui l'a tagué, préciser le règlement sur son propre blog, mentionner six choses sans importance sur soi, trouver six autres personnes en mettant leur lien et prévenir ces personnes sur leurs blogs respectifs.
Je commence donc par vous révéler six secrets inavouables (mais ça reste entre nous, hein ? promis ?) puis je vous donnerai le nom des six heureux élus qui devront se plier à ces règles cruelles. Cependant, je préfère vous prévenir, en ce qui concerne mes secrets inavouables : vu que ce blog est entièrement dédié à l'écriture (et donc ni à la gaudriole ni à l'étalage de ma vie privée), je vais vous faire part de six éléments clés de ma vie d'écrivain, tous rigoureusement authentiques et, en fin de compte, pas du tout sans importance. En fait, chaque détail de la vie est important, ne serait-ce que parce qu'on le vit. Bon, assez philosopher, accrochez-vous :

1 - J'écris sous la surveillance d'un ours rose de 8 cm.

2 - J'écris mes romans au clavier et mes poèmes au stylo. Etonnant, non ?

3 - Les idées me viennent en faisant des activités un peu répétitives et notamment du repassage. Si j'ai beaucoup de projets en cours, c'est parce que j'ai quatre enfants.

4 - Mes étagères supportent seize dictionnaires (sans compter les atlas géographiques, les encyclopédies de prénoms, les Quid (je suis un fanatique du Quid et quand j'en ai un nouveau, je garde les anciens)). J'utilise pourtant surtout des dictionnaires en ligne.

5 - Quand j'habitais Paris (il y a plus de dix ans), j'allais déposer moi-même mes manuscrits chez les éditeurs. Cela m'a permis de voir à quoi ressemblait leurs intérieurs. C'est assez amusant. Mais bon, passons. Or, un jour qu'une pluie froide tombait sur les ruelles germanopratines où me menaient mes pas fébriles (là, on sent l'écrivain, non ?), j'ai oublié mon parapluie chez Gallimard.
Quand je suis revenu le chercher, tout rouge (et tout mouillé, évidemment), dix ou quinze minutes plus tard, la standardiste sur le comptoir de laquelle j'avais négligemment abandonné l'ustensile m'a reconnu (Tiens, j'ai déjà vu ce rouge quelque part, a-t-elle dû se dire). Elle m'a alors déclaré : "C'est très bien écrit". Et c'est à cet instant que, subitement (là aussi, ça fait écrivain) j'ai remarqué qu'elle tenait mon manuscrit ouvert sur son bureau. Et que sa remarque concernait donc ledit manuscrit (pour ceux qui n'auraient pas compris tout de suite, un peu comme moi à l'époque). J'ai balbutié quelques remerciements dégoulinants de pluie et j'ai fui en glissant sous la lourde porte comme une flaque d'orage refluant vers la boue du chemin (bon, je vous rassure, je n'écris pas comme ça dans mes romans). Finalement, je ne fus jamais publié chez Gallimard, mais, en plus d'une collection de lettres de refus punaisées sur les quatre murs de mon bureau (une isolation finalement bon marché qui démontre que, même si l'on ne vit pas toujours de sa plume, on peut en tirer de substantielles économies d'énergie), je garde cette phrase, gratuite, sans conséquence, mais si touchante. Pour information, cette charmante jeune femme n'est pas devenue directrice littéraire chez Gallimard par la suite, j'ai découvert qu'il existait des éditeurs ailleurs qu'à Paris et j'ai fini par être publié par deux d'entre eux.

6 - Au moment où j'écris ces lignes, il y a du soleil dans mon bureau

Et c'est donc avec une joie intense que je passe le flambeau à :

Amanda (comme un prolongement des courtes discussions entamées lors du dîner avec Patricia Parry).
Bon_Sens (qui a déjà répondu à ce genre de questionnaire, si ma mémoire est bonne, mais comme je ne me souviens pas de ce qu'elle répondait (parce que, finalement, ma mémoire n'est plus si bonne), elle peut recommencer. Et peut-être qu'elle nous avouera enfin qu'Aloysius Chabossot, c'est elle !) (*)
Caro[line] (Ah, enfin, une lyonnaise ! Et encore une lectrice rencontrée lors du dîner avec Patricia. Mais je ne peux pas toutes les taguer, alors on s'arrête à Caro[line] qui passera le flambeau ensuite, je n'en doute pas. Enfin bon, c'est comme elle veut, en fait.)
Danaée (pour garder le lien avec le Québec... et aller voir du côté d'un autre écrivain)
Elisabeth (Tiens, encore un écrivain ! Et comme Elisabeth m'a interviewé, à son tour de répondre à des questions (oui, je sais, c'est plus facile, puisqu'il n'y a qu'une question et ce n'est même pas moi qui l'ai posée).
Ecaterina (pour avoir un écho du pays vendéen... ou de Roumanie, c'est comme tu veux)

J'aurais bien tagué Tilu, mais elle est "en veille"... alors, chut ! Et puis, le premier secret, c'est à elle que je le dois.
J'aurais aussi voulu taguer Lucie, mais quelquechose me dit que ce n'est pas une bonne idée ;0) Quant à Patricia, j'ai cru comprendre qu'elle courrait un peu après le temps en ce moment, alors je vais la laisser tranquille (ce n'est pas complètement désintéressé : en tant que lecteur, je préfère qu'elle s'occupe d'écrire la suite des aventures d'Antoine Le Tellier plutôt que de participer à des chaînes ridicules amusantes. En plus, elle a déjà répondu à des questionnaires comme ça, si ma mémoire est bonne, mais à la différence de Bon_Sens, je l'ai déjà vue, Patricia. Et je vous jure qu'elle n'est pas Aloysius Chabossot.

(*) Mon septième secret c'est que je suis champion du monde toutes catégories du lancement de rumeur infondée.

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Commentaires
S
@ Caro[line] : c'est amusant de voir comme cette chaîne est passée et repassée dans tous les coins et recoins, au point que certaines personnes ont été taguées deux, trois, quatre fois... Le monde est petit !
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S
@ Stéphanie, la photo de l'ours rose ne devrait pas tarder à arriver...<br /> Pour les dictionnaires, c'est vrai que ça doit être une maladie. Mais l'utilisation du TLFI (entre autres) est si pratique que c'est un peu normal de négliger les volumes en papier. Mais alors, pourquoi les garder ? Mystère...
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C
J'ai donc répondu sur mon blog... mais par contre, impossible d'étiqueter qui que ce soit puisque j'arrive après la bataille et que beaucoup de personnes ont déjà été taguées !!! Je me suis tournée vers des non-blogueurs... :-)
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S
A quand la photo de l'ours rose? :)<br /> J'aime beaucoup le syndrome : j'amasse des dictionnaires et je ne m'en sers pas. Je fais pareil avec les livres de cuisine, donc je ne me sens plus toute seule :)
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S
@ Ecaterina, j'attends avec impatience de découvrir ces secrets inavouables ;0) <br /> Merci pour tes commentaires, ça fait toujours plaisir.
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