Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sébastien Fritsch, Ecrivain
1 avril 2010

Nuala O'Faolain - L'Histoire de Chicago May

Nuala O'Faolain, auteur irlandaise, a eu l'idée d'écrire la vie de l'une de ses compatriotes, May Duignan, qui, en 1890, s'enfuit de son village perdu, nommé Edensmore. Elle n'était alors âgée que de 19 ans, mais désirait plus que tout vivre une autre vie que celle qui l'attendait dans sa verte campagne. Elle vola donc toutes les économies de ses parents et traversa l'Atlantique. Du Nebraska à Chicago, du New Jersey à l'Egypte, de Londres à Paris, elle vécut effectivement un sort tout différent de celui des paysannes d'Irlande à la fin du XIXè et au début du XXè : prostitution, vol, arnaques, violences, voyages luxueux, prison, alcool, misère effroyable alternant avec l'abondance, mariages multiples, tentatives de suicide, etc. Tout cela promettait donc d'être passionnant. 
Nuala_O_Faolain___Chicago_May

En fait de biographie, Nuala O'Faolain expose tout d'abord comment elle eut l'idée de s'intéresser à May, puis comment elle obtint les éléments la concernant, dans quels ouvrages, dans quelles archives de quel journal ou de quels service de police de quelle ville. Elle explique ainsi, indirectement, la difficulté de rédiger une biographie exacte, honnête, qui soit capable de restituer les impressions et sentiments d'une personne au sujet de laquelle on ne dispose, dans la plupart des cas, que d'éléments factuels. Dans le cas de May, le fait qu'elle ait elle-même écrit ses mémoires n'aide pas beaucoup sa biographe : son livre, enjolivant largement la réalité quand il ne la contredit pas ouvertement, présente en effet exclusivement les évènements exceptionnels de sa vie et un joyeux panorama de ses délits, sans jamais faire apparaître le fond de ses pensées. 
Nuala O'Faolain s'en tient donc au même niveau : les faits et gestes de la belle. On avance donc peu à peu dans son existence, on découvre les bas fonds de Chicago et de New York ; mais le tout reste entrecoupé de nombreux questionnements et hypothèses qui, rapidement, finissent par lasser. Je comprends tout à fait dans quel était d'esprit se trouvait la biographe, mais, une fois qu'elle l'a expliqué, pourquoi sans cesse alourdir son texte de "Peut-être que May à fait comme ça... ou comme ci... ou encore comme ça... A moins que, elle ait pu... ou bien.... Et puis, peut-être a-t-elle pensé ça... ou ci... ou autre chose..."
Mon intérêt pour le sujet et pour cette thèse (puisque ce n'est plus vraiment un roman) traitant des difficultés d'un biographe a finalement cédé devant cette lassitude. J'ai abandonné à la page 157.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité