Fred Vargas - Debout les Morts
Un très bon Vargas, un très bon policier, un très bon roman.
Un très bon Vargas parce que, parmi ceux que j'ai lu, c'est l'un de ceux que j'ai préféré (avec "l'Homme à l'envers" et "Pars vite et Reviens Tard").
Un très bon policier, parce que, bon, madame Vargas sait y faire : intrigue aux ramifications multiples, personnages difficiles à cerner et dont le nombre augmente (ce qui augmente donc les ramifications), petits détails qui titillent la curiosité et ne révèlent leur raison d'être que bien plus tard (un hêtre qui se plante tout seul en pleine nuit, par exemple ; enfin, bon, il ne se plante pas tout seul, mais il est planté le matin à un endroit où, la veille, il n'y avait pas d'arbre ; et le roman commence là-dessus).
Un très bon roman, parce que ce n'est pas qu'un roman policier (mais bon, il faut bien mettre des étiquettes !) Si l'on supprime l'intrigue policière (ce qu'il ne faut pas faire bien sûr, elle est si réussie !), mais, bon, supposons que l'on oublie l'intrigue policière (ou alors que l'on relise le livre une fois qu'on sait tout), il reste tout de même des portraits très bien sentis (parfois amusants, parfois touchants), et surtout ceux des quatres hommes que l'on découvre ici et qui interviendront ensuite dans "pars vite et reviens tard : Mathias, Lucien, Marc Vandoosler et Vandoosler le vieux, oncle du précédent. Les trois premiers sont de jeunes (35 ans, c'est jeune, tout de même !) historiens un peu paumés et marqués, chacun à sa façon, par l'époque sur laquelle il travaille. Quand au vieux Vandoosler, c'est un ancien flic. Un ancien flic ripou. Voilà pour le quatuor qui tient tout le roman et, en dehors de l'intrigue policière, lui apporte une consistance, voire un certain charme, qui justifient (en plus de l'intrigue policière) la lecture de ce roman.