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Sébastien Fritsch, Ecrivain
4 septembre 2007

Didier van Cauwelaert - La Vie Interdite

Le point de vue du roman (et son point de départ) est original : en effet, on apprend, à la première ligne, la mort du narrateur. Cela ne l'empêche pourtant pas de continuer à nous guider dans l'histoire, son histoire et celle de ses proches : il navigue en effet entre eux, se fait témoin de leurs réactions, constate que tout n'est pas toujours comme on le croit. Il remonte aussi ses souvenirs, les plus forts, et parvient à se comprendre lui-même un peu mieux. Avant de comprendre les autres. Il "vit" aussi (mais toujours en témoin) les évènements qui suivent tout décès, de la constatation par la gendarmerie, jusqu'à son propre enterrement, en passant par la préparation du corps et la veillée funèbre. Suit l'ouverture du testament.
Tout cela est présenté avec humour et tendresse, parfois avec toute la brutalité ou la cruauté qui existe dans les relations de famille.
La conclusion de ce roman est, en gros, qu'il ne faut pas attendre la mort pour commencer à comprendre les autres. Et qu'il ne faut pas se dire qu'ils n'ont qu'à faire un effort pour mieux nous comprendre. Les intentions ne se voient pas. Si vous avez un message à faire passer, dites-le, n'attendez pas qu'on le devine.

vieinterdite

Juste une dernière remarque : la fin m'a semblé un tout petit peu décevante. Elle est pourtant "charmante" (je n'en dis pas plus, pour laisser le suspens), mais elle prend malgré tout des airs de queue de poisson. Et puis, je crois aussi que la déception vient du fait que cette fin m'a coupé de tous ces personnages auxquels j'avais commencé à m'attacher. J'aurais bien passé encore quelques fragments d'éternité avec eux.

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Commentaires
W
Entièrement d'accord avec votre analyse sur la fin du roman "La vie interdite".Ce roman m'a fait découvrir la plume de Didier van Cauwelaert(je m'y suis pris tard).Depuis longtemps je n'avais ri dans un roman et comme vous j'aurais aimé plus d'éternité.Mais en même temps je me demandais comment il allait finir,par quelle pirouette et celle du gendarme écrivain était à creuser .
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S
@ Mimie, Merci de ta visite et de tes conseils de lecture. Je note "Un objet en souffrance" pour ma prochaine visite dans l'univers de Didier van Cauwelaert.
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M
La vie interdite est le premier roman de Cauvelaert que j'ai lu : et je suis tombée dedans immédiatement !<br /> Ce don qu'il a de mêler l'ordinaire et l'extraordinaire m'a séduite et j'ai voulu dévoré tout ce que je trouvais de lui !<br /> Mon roman préféré est "Un objet en souffance" : je le conseille vivement !<br /> Cela dit, autant Cauvelaert me séduit en tant que romancier, autant il me déçoit quand il veut raconter une pseudo réalité comme dans son témoignage du retour de l'âme de Carine. Chacun pense ce qu'il veut sur l'au-delà mais je trouve que se's idées et la manière dont il les défends en les énonçant comme des vérités, dessert son génie d'écrivain.<br /> Bravo pour ton blog !<br /> Mimie
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S
@ Ecaterina : bienvenue et reviens quand tu veux : il suffit de passer le mur !
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E
Je l'ai lu, tout a fait d'accord avec votre critique. Un peu débordée aujourd'hui, je repasserai -très !- bientôt sur votre blog qui m'a l'air bien joli.<br /> PS La phrase de Pessoa que vous avez choisi est aussi ma préfèrée, je crois.
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